If you want blood... - Matheo Williams

Matheo n'a jamais été quelqu'un de très verbomoteur. Il préfère amplement laisser les autres se perdre dans des paroles inutiles et observer les moindres détails de leur langage corporel. Car oui, Matheo a un sens de l'observation hors du commun. Il détecte avec aisance chaque petit changement du corps, un léger froncement de sourcil, une lueur fugace passant dans le regard, une esquisse de sourire... Pour lui, les actions valent toujours plus que les paroles. Il déteste parler de lui et préfère amplement montrer ce dont il est capable plutôt que de devoir l'expliquer. D'ailleurs, il considère qu'il n'a aucune preuve à faire à qui que ce soit. Il ne perd pas de temps avec ceux qui considèrent qu'il a quelque chose à prouver. Si cesdites personnes ne sont pas assez intelligentes pour le voir en un coup d'oeil, cela ne l'intéresse pas. Il est doté d'une intelligence exceptionnelle que peu de personnes sont en mesure de comprendre. Ce qui lui donne souvent un air antisocial, mais ce n'est absolument pas le cas. Au fond de lui, bien caché derrière son sarcasme habituel, se trouve un homme qui adore la présence d'autrui. Du moins, des personnes réussissant à attirer son attention et à comprendre la complexité de son personnage.

Il déteste se répéter et ne comprend surtout pas les personnes qui lui demandent de le faire. Lorsqu'il parle, c'est toujours de façon claire et précise. Si quelqu'un ne comprend pas ce qu'il vient de dire, c'est qu'il a un réel problème de compréhension et il juge que ce n'est pas à lui de leur expliquer dans un langage vulgarisé. Ce n'est pas parce qu'il n'a pas de patience. Bien au contraire, il pourrait patienter à son poste pendant des heures durant sans même s'épuiser. Avec le métier qu'il faisait autrefois, il a appris l'endurance et la patience. Sa faculté à rester impassible pouvait être une question de vie ou de mort et pour des raisons évidentes il a toujours choisi la première option. Mais il ne voit pas l'utilité de perdre son temps.

Malgré ce que l'on pourrait croire aux premiers abords, Matheo est un homme très séducteur. Il adore plaire et aime bien la proximité des demoiselles. Il aime bien complimenter et voir les joues rougir sous ses belles paroles.

Matheo fait parti du Rattenkönig de Saint-Louis depuis maintenant plusieurs années. Il fait partie du déploiement de rats-garou qui surveillent et protègent le Cirque des damnés. Il est très à cheval sur son emploi et est toujours exigeant sur la sécurité. Ce n'est pas pour rien que c'est souvent à lui que son confier le lead des opérations. Fidèle à lui-même, il a toujours fait le bonheur de ses patrons.

Matheo est un homme de grande taille. Frôlant le mètre quatre-vingt-dix, il dépasse largement d'au moins une tête la plupart des personnes. Mais il n'est pas du genre grand échalote. Non, il est fait tout en muscle et en agilité. Sans être trop musclé, il a tout en sa possession afin de ne pas être complexé des autres hommes de son entourage. Dans le genre sexy ténébreux, il aime bien cultivé le mystère tout en dévoilant juste assez de son anatomie afin de donner envie.

Il a plusieurs tatouages sur le corps à commencer par un squelette portant la capuche de La Mort sur son pectoral gauche. Du côté droit se dessinent différentes formes qui commencent sur son pectoral droit, qui descendent sur ses côtes jusqu'à sa hanche droite. Sur son bras gauche se trouvent divers symboles tels que les monuments historiques de Stonehenge, l'Œil Oudjat, un Triskel grec, une rose, une pyramide Maya... Tous ses tatouages sont en noir uniquement.

Matheo a les yeux bleus telles les profondeurs d'un océan. Ses cheveux sont courts sur le côté et plus longs sur le dessus, allant dans tous les sens. Il porte toujours une chaine autour du cou avec une balle comme pendentif, lui rappelant ce qu'il a déjà été et l'importance de son rang au sein de son véritable clan.

J'ai toujours combattu pour mes convictions, pour ce que je croyais être la bonne chose. Cela ne date pas d'hier. Déjà lorsque je n'étais qu'un enfant je n'étais pas du genre à suivre les conventions. Doté d'une intelligence supérieure aux enfants de mon âge, je ne voyais pas l'utilité de suivre la masse. Cela ne m'empêchait pas pour autant d'avoir des tonnes d'amis. Ce qui est plutôt étonnant pour un enfant qui est différent, mais je savais comment les approcher et les mettre en confiance sans pour autant me rabaisser à leur niveau. Je faisais partie d'un club de science où nous faisions toutes sortes d'expérience de tous les genres, j'étais également inscrit à une multitude d'activités parascolaires. J'avais un besoin intense de nourrir mon intellect, de voir des choses nouvelles et de toucher à tout ce qui attirait mon attention. Ma soif de savoir était pratiquement insatiable. Quand on reçoit une encyclopédie pour son anniversaire et que c'est le plus beau cadeau sur terre… J'ai toujours eu une très bonne entente avec mes parents. Ma mère est co-lauréate d'un prix Nobel en physique pour sa découverte à propos de la structure en couches du noyau atomique. Mon père quant à lui est ingénieur en Intelligence artificielle dans un institut très renommée. Il n'est donc pas étonnant que le mélange de ses deux personnes ait donné un résultat tel que moi.

Lorsque je terminais le lycée, je m'enrôlais dans l'armée en suivant un cours de pilote d'avion. Toutes les technicités étaient passionnantes pour moi et l'armée m'apportait cette dose d'adrénaline dont j'avais besoin. Être dans les airs est certainement la chose la plus agréable que j'ai vécu de toute ma vie. Avoir l'impression de tenir la vie de tous les passagers entre mes mains, le fait savoir qu'une seule fausse manoeuvre pouvait être fatale, voir cette partie du monde que la plupart des gens n'ont pas la chance d'admirer... Je fis ce métier pendant près de cinq ans, mais rapidement la routine s'installa et j'avais besoin d'autre chose. De plus de challenge, d'adrénaline. Je suivis donc des cours plus poussés pour devenir démineur. Vous savez, le gars un peu cinglé, mais vraiment trop intelligent qui va au-devant afin de tenter de désamorcé une bombe. Ce devin moi, ce gars-là. Et l'avantage dans ce nouveau métier c'est qu'il est impossible qu'il devienne une routine. Chaque bombe est différente, chaque mec qui la construit est différent. Les composantes peuvent se ressembler, mais le résultat est toujours unique. En même temps, cela me permettait de mettre mes capacités d'analyse et de déduction à profit et d'aller chercher le meilleur de moi-même. Oui, vous l'aurez compris je suis le genre de gars qui aime le risque.

Un jour alors que j'avais été envoyé en France pour une mission de diplomatie on m'appela d'urgence afin de désamorcer une bombe placée près du Louvre. C'est le ventre noué par l'excitation que je me rendais sur place afin d'accomplir cette lourde tâche. Je m'étais couché au sol et avais soulevé le couvercle de la boite avec lenteur et précision. Je regardais à l'intérieur et fronçais les sourcils. Je ne connaissais pas ce type de bombe. C'était la première fois que j'en voyais une de la sorte. J'étais concentré. Je ne voyais plus rien autour de moi hors mis la fameuse bombe. C'était comme si tout mon monde se résumait à cet instant seulement, moi et la bombe. J'avais pris mes pinces et m'apprêtais à couper de fil... J'étais tellement dans la bulle et concentré que je n'entendais pas les cris derrière moi. Alors que je refermais la main pour sectionner le câble, je sentis une douleur fulgurante m'atteindre à la jambe. Je poussais un cri et refermais la main coupant le mauvais fil... Je n'eus que le temps de voir les deux yeux jaunes d'un énorme rat, aussi gros qu'un chien, avant que la bombe n'explose... Contre toute attente, je survécus à mes graves blessures. Je fus transporté d'urgence à l'hôpital alors que je me battais férocement pour survivre. Moi qui étais condamné à vivre défigurer pour le restant de mes jours, je guérissais à vu d'oeil faisant mentir les pronostics. Je passais des analyses sanguines pour finalement apprendre que j'avais maintenant le virus d'une souche de lycanthropie.

Je guéris complètement, mais pas sans perte... Je reçus mon congé de l'armée, me forçant à prendre une retraite anticipée. Alors que je faisais mes bagages, dans le but de retourner chez moi aux États-Unis, une jolie rouquine entra dans ma chambre d'hôtel pour me convaincre de rester en France. Elle m'expliqua ce qui allait m'arriver lors de la prochaine pleine lune et m'assura qu'elle pouvait m'aider. Après réflexion, j'acceptais et je partais avec elle. Je restais en France pendant quatre ans avant de revenir aux États-Unis, dans mon patelin qu'est Saint-Louis. Je fis la connaissance de Rafael Feliciano, le Rom de la ville. Je m'intégrais parmi son clan pour ainsi faire ma place et prouver ma valeur. Depuis, je travaille comme garde du corps au Cirque des damnés. Un emploi tout sauf routinier.