Anita Blake - Femme aux multiples talents

Plusieurs me considèrent comme une pute sans cœur qui n’hésite pas à buter tous ceux qui la font chier. La seule chose qui est vraie dans cette citation c’est que je n’hésite pas à buter tous ceux qui me font chier. Je ne suis pas une femme très patiente. Je suis souvent très impulsive et laisse mes émotions me diriger. Il faut faire attention à ce qu’on me dit, car je suis aussi très susceptible. Je n’hésite pas à me rebuter si les sentiments que je ressens sont trop forts. Car oui, je laisse mes émotions me diriger, mais j’ai souvent peur de me laisser aller. Peur de me faire de nouveau blesser. Peur de me faire abandonner. Je ne donne plus ma confiance aussi facilement. Il faut la mériter pour l’obtenir. Et si tu m’as un jour trahi, bonne chance pour récupérer la confiance que tu as perdue. La seule de mes émotions que je me permets de vivre réellement c'est la colère. J'éclate facilement et il vaut mieux ne pas se retrouver sur mon chemin lorsque cela arrive. Lorsque je me sens mal à l'aise ou prise au piège, je laisse la colère s'insinuer en moi afin de me protéger de mes autres sentiments qui font bien souvent trop mal. Oui, je suis quelqu'un d'émotif malgré le sang froid dont je suis capable de faire preuve. Je suis aussi très obstiné, lorsque j’ai quelque chose en tête, il est très difficile de me faire changer d’avis. Mais, je n’ai pas que des défauts. J’ai aussi de belles qualités. Quand j’aime, j’aime pour vrai! Je suis quelqu’un de fidèle et qui tiens toujours ses promesses. Je me suis juré de protéger certaines personnes et je le ferais coute que coute. Même si je dois en payer la vie.

J'ai des pouvoirs de réanimation depuis toujours, en fait ce n'est pas simplement de la réanimation, mais de la nécromancie pure. Chose que j'ignorais jusqu'à ce que je fasse d'un vampire mon serviteur sans réellement l'avoir voulu. Je suis la dernière de mon espèce, mais je tente de garder le secret autant que possible. Je travaille chez Réanimateur inc depuis des années déjà. Bert, le propriétaire, m'a recruté alors que je terminais mon université. Dans l'année, j'avais fait venir à moi le cadavre d'un professeur pendant que je dormais... Imaginez la réaction de ma coloc du moment... Ce fut la dernière fois que l'on partageait la même chambre. Manny Rodriguez fut mon mentor pendant de longues années, m'apprenant les rudiments du métier. Bien que ce travail me permet de contrôler et dépenser mes pouvoirs, je ne m'entends pas très bien avec Bert. Disons que nous n'avons pas les mêmes valeurs et qu'il tente toujours de me faire faire des choses qui n'ont aucun sens juste pour faire plus d'argent... Je n'hésite pas à le faire chier dès que j'en ai l'occasion. À commencer par mes belles tasses personnalisées que je traine toujours avec moi dans mon bureau. Dont celle en noir écrit «C'est un sale boulot et j'arrive à le faire.» En lettre rouge.

Aussi étrangement que cela puisse paraitre, je fais aussi partie du pard Cibèle de Saint-Louis. Je suis la Nimir-Ra du pard par défaut. J'ai hérité de ce titre après avoir débarrassé le clan de leur dirigeant dictateur et abusif. Ils ont décidé que j'étais celle qui était le plus à même de les protéger. Je n'étais pas vraiment prête pour tant de responsabilités. Malgré tout, je m'attache tranquillement à eux et je les protègerais coûte que coûte!

Je suis une femme de très petite taille d'à peine un mètre soixante, disons qu'il y a longtemps que j'ai renoncé à avoir un copain plus petit que moi (quoi que ça ne me dérange pas tant que ça). J'ai les cheveux longs qui m'arrivent environ trois pouces en bas des épaules. Mes cheveux sont noirs, vous savez ce genre de vrai noir pur où l'on peut apercevoir des reflets bleus. Ma longue tignasse est bouclée, je n'ai jamais essayé de me battre avec cette dernière pour les aplatir. D'ailleurs je les aime beaucoup ainsi. Je n'ai qu'à mettre un peu de mousse pour qu'ils soient parfaits. J'ai la peau extrêmement blanche, héritage de mon père d'origine allemande. Je n'ai jamais été imbue de moi-même. Au contraire, je ne me suis jamais vraiment trouvée particulièrement jolie. Une chose que je déteste cependant, c'est de me faire dire que je suis « cute » ou « mignonne ». J'ai longtemps été complexé de ma très petite taille. Et j'ai compensé ma grandeur par mon tempérament explosif.

J'ai le corps mutilé par de nombreuses cicatrices que j'ai hérité lors de mon travail d'exécutrice de vampire et de réanimatrice. Disons que j'ai été dure avec mon corps... Et je le suis encore d'ailleurs. J'ai une cicatrice en forme de croix sur mon avant-bras droit. Dû à un serviteur humain un peu trop fanatique de son maitre vampire, qui a décidé d'inverser les rôles... Après avoir chauffé la croix à blanc, il la plaqua contre ma peau pour ainsi la brûler... En fait, mon bras droit est un vrai champ de mines de cicatrices. Certaines plus vieilles que d'autres, tout le résultat de mes emplois peu commun. Malgré moi, je passe beaucoup de temps à l'hôpital. Tellement que les médecins et infirmières me connaissent par mon prénom sans même avoir à regarder sur leur fiche. J'ai un abonnement à vie et je les soupçonne de me réserver une chambre juste pour moi.

J'étais assise dans ma cour arrière et regardait les colibris qui volaient autour de mes zinnias. Les couleurs vives des fleurs de mon parterre attiraient les oiseaux et les abeilles. Si seulement ma vie pouvait être aussi tranquille que la leur. Ce contenter de voler au gré de mes désirs sans me soucier du reste, mais c'était bien loin d'être le cas. Le soleil semblait faire briller ma peau tellement que cette dernière était blanche. Faut dire que ma vie nocturne m'avait empêché de bronzer. Il n'aurait certainement pas fallu que ma belle mère me voie dernièrement. Elle aurait probablement insisté pour m'apporter dans un salon pour y remédier. Je déteste ma belle-mère... et je pourrais en dire autant de mon demi-frère et de ma demi-soeur. Ils sont tous blond platine, parfaits et donnent l'impression de sortir tout droit d'un tableau d'un artiste célèbre montrant une petite famille suédoise parfaite. Judith, ma belle-mère, a bien essayé de me remettre dans le droit chemin et de changer mes habitudes pour me faire ressembler à ma nouvelle famille, sans succès. Mon père s'est marié avec elle deux ans après la mort de ma mère. Je n'ai jamais compris ce qu'il lui trouvait et encore moins comment il avait fait pour se remettre si rapidement de la mort de ma mère. Parce que moi, je ne m'en suis jamais vraiment remis... Ma vie a beaucoup changé depuis ce temps... Lorsque j'étais à l'université, j'ai eu mon premier petit ami. Il m'avait même demandé en fiançailles. Je croyais alors vivre le rêve américain, mais je m'étais bien trompé. Après avoir perdu ma virginité avec lui, il me laissa tomber sous prétexte de ne pas vouloir salir sa génétique parfaite avec du sang mexicain... Inutile de dire que cela me refroidit vis-à-vis des relations de couple. Lorsque je terminais finalement mon BAC, Bert vint me recruter pour travailler chez Réanimateur Inc. J'acceptais le boulot...

Je poussais un soupir alors que mon regard dérivait jusqu'au fond de ma cour. La maison que j'avais achetée depuis quelques années était beaucoup trop grande pour une personne. Mais ma vie est tellement bien remplie de personnes auxquels je tiens qu'elle n'est pratiquement jamais vide. D'ailleurs, c'était un exploit en soi que je puisse être assise seule sur mon patio en plein jour. Ce n'était pas désagréable d'être un peu tranquille. Je regardais la rangée d'arbres dans le fond de ma cour. L'orée du bois créait un jeu d'ombre et de lumière à me rendre paranoïaque. Il y avait tellement de monstres dans ma vie depuis des années... En fait, c'est depuis que Bert m'a poussé à travailler avec la police pour résoudre des crimes surnaturels afin de lui faire un bon coup de pub. Il ne se doutait pas un instant que cela m'éloignerait tranquillement pas vite de mon boulot de réanimatrice et me plongerait davantage dans le monde des monstres. C'est d'ailleurs à ce moment que je rencontrais Jean-Claude pour la première fois. Tellement de choses avaient changé depuis. Je croise souvent le chemin du Maître de la Ville dans mon travail de marshal fédéral et d'exécutrice. Il tente sans cesse de me séduire et sincèrement, ça me met mal à l'aise. Il est toujours en train de provoquer des situations ou je le vois dénuder en partie... Même si la vue est belle, je n'aime pas cela. Je suis certainement la femme la plus pudique au monde. Et évidemment, c'est tout le temps à moi que ce genre de situation arrive...

Je pris une longue gorgée de café noir qui me brula la gorge au passage, mais cela me fit un bien immense. Sentir toute cette chaleur se tracer un chemin dans mon oesophage me détendait et me ramenait dans l'instant présent. Il n'y a rien de mieux que de commencer son matin avec un bon café chaud! En fait, c'est même essentiel à ma journée! Et ne me parlez surtout pas de décaféiné! Cela pourrait être dangereux pour votre vie. Ça et mon fusil! À cette idée, je repris conscience de mon browning Hi-Power 9 qui était bien logé dans mon holster d'épaule, ainsi que mon firestar dans mon holster de cuisse. La sensation du cuir sur ma peau à quelque chose de rassurant, je sais qu'il ne me laissera jamais tomber. Je sentis alors un frisson me parcourir la nuque. Je déposais ma tasse blanche avec l'inscription « Si tu me refiles du déca, je t'arrache la tête» sur la table basse qui se trouvait stratégiquement à ma droite. En un éclair, je saisis mon browning et le pointais vers la source de mon malaise qui se trouvait derrière moi. Je vis alors Nathaniel, ne portant que son short en soie mauve qu'il utilise pour dormir. Il avait encore les yeux endormis et quelques cheveux fous sortaient de la longue tresse qu'il s'était faite avant d'aller ce coucher. Il était à craquer comme toujours... Mais ne comptez pas sur moi pour l'avouer! Mon regard glissa sur son torse alors que je rangeais mon arme. La vision de son corps endormie réveilla en moi certaines parties de mon anatomie qui réagissaient systématiquement à cette vue alors que le rouge me montait aux joues. Pourquoi devais-je être aussi réactive?

-Que fais-tu déjà debout à cette heure? Me demanda-t-il en regardant l’horloge extérieure qui était accrochée à un arbre près du patio.

-Je n’arrivais plus à dormir. Dis-je tout simplement.

Il me regarda en fronçant les sourcils avant de s'approcher de moi et de m’enlacer par-derrière, laissant sa douce odeur vanillée m’envelopper. Je me figeais et cessais presque de respirer. Depuis j'avais tuer l'ancien chef des léopards, un homme méchant, possessif et violent, j'étais devenu sans le vouloir devenu leur Nimir-Ra. Et puisque ses êtres sont très tactiles, ils sont toujours en train de venir se coller à moi lorsque j'ai le cafard, pour me consoler ou pour détendre mes nerfs. Mais je ne me suis toujours pas fait à cette idée...

-Tu n’as pas encore dormi de la nuit… Viens nous rejoindre! Tu as besoin de repos! Viens… s’il te plait…

Je baissais les yeux avant de pousser un soupir. Je devais avouer qu'il avait raison, j'avais besoin de sommeil. En vérité, c'est que j'avais peur d'aller me coucher. Peur de me sentir trop bien alors qu'il y avait une catastrophe imminente. Mais si je voulais être prête à me battre, je devais avoir un minimum d'énergie en réserve. Je finis par hocher la tête et me levais. Nathaniel tenta de prendre ma main gauche, mais je la retirais instinctivement. Je n'étais pas encore prête pour ce genre de rapprochement. Il me raccompagna jusqu'à ma chambre. Je tentais de fermer la porte avant qu'il n'entre, mais il plaça son pied dans l'embrasure pour m'empêcher de la clencher. Je savais ce qu'il voulait. Juste dormir avec moi, me réconforter et s'assurer que je passe une belle nuit. Ou plutôt un beau sommeil vu que le soleil s'était déjà levé. Chez les léopards, dormir ensemble comme des chatons permet de mieux récupérer et d'avoir l'esprit tranquille. Chose qu'il m'arrivait rarement... Voyant ses petits yeux lavande insister du regard, je finis par céder. Il me fit alors un regard flamboyant avant d'entrer, de refermer la porte derrière lui et d'aller s'étendre sous les couvertures. Je me délestai de mes armes avant de me coucher à mon tour, complètement vêtu. Il se rapprocha de moi, juste pour me toucher un peu, me frôler. C'était comme si je pouvais de nouveau respirer, comme si on venait de m'enlever un poids sur la poitrine que je n'avais encore pas eu conscience que j'avais. Sentant sa chaleur envelopper mon corps, je sombrais dans un sommeil sans rêve et réparateur...